Bénéfices socioéconomiques


Au Québec, la génomique se trouve à un moment décisif de son développement. Déjà, des résultats plus que prometteurs se sont concrétisés, particulièrement en santé humaine avec l’émergence de technologies et de solutions innovatrices. La génomique est à l’aube de dévoiler son potentiel socioéconomique par des applications qui devraient voir le jour au cours des prochaines années.


Créer un secteur porteur d’une source de richesses pour l’économie d’un pays exige du temps.  Le Québec a, d’ailleurs, été la première province au Canada à signifier son intérêt pour la génomique en soutenant financièrement la création de Génome Québec en 2001. Depuis, plus de 500 millions de dollars ont été investis dans la génomique au  Québec.

Après une décennie d’investissements de capitaux, d’énergie et de temps, on observe déjà des résultats probants et l’on souhaite en obtenir de plus en plus dans le futur.

Dorénavant, notre défi consistera à réussir le passage vers l’intégration des résultats au sein de la société. Cela se matérialisera par la conception et la mise en œuvre de nouveaux programmes et activités de soutien visant à traduire les résultats de la recherche en bénéfices concrets pour la société.

Cette démarche s’inscrit, notamment, dans le contexte du rapport Jenkins, paru en octobre 2011, où le gouvernement fédéral reconnaissait que, malgré l’important soutien accordé à la R-D, le Canada continue d’accuser un retard par rapport aux autres pays quant au taux de commercialisation des nouveaux produits et services et à la croissance de la productivité. Ce retard est préoccupant, car l’innovation est à l’origine même de la concurrence. À cet effet, le rapport Jenkins présente des recommandations concrètes pour palier à notre retard.

En vue d’optimiser les contributions du gouvernement dans le secteur de l’innovation ainsi que les opportunités économiques qui en découlent, le Canada doit effectuer un virage culturel en faveur d’une recherche plus axée sur la valorisation des bénéfices socioéconomiques.  

Ainsi, de plus en plus de programmes de financement accorderont une importance significative aux projets proposant des livrables ayant une utilité ou une application pratique menant à des avantages sociaux ou économiques pour le Québec et le Canada à court ou à moyen terme.

À titre d’exemple, dans le cas de nouveaux produits ou services issus de la recherche en génomique, nous suggérons maintenant de présenter un processus clair d’application de l’innovation. Ce processus comprend, entre autres, la possession et la gestion de la propriété intellectuelle, le transfert de technologie et le partage des avantages.

Nous invitons les chercheurs à proposer un plan illustrant comment ils entendent transférer, diffuser, utiliser ou appliquer les résultats possibles de la recherche et à nous exposer les avantages socioéconomiques qui s'ensuivent. Ces avantages devront être perceptibles dans les délais les plus brefs possible après la fin de la période de financement.

L’effort consacré à des projets orientés sur la réalisation à court terme de bénéfices pour notre société grâce à la génomique permettra d’assurer la poursuite d’investissements majeurs en génomique, tout au long de la chaîne de maturation, ce qui inclut la recherche fondamentale.